L'intelligence artificielle générative est une négation de l'informatique

Une fois formulée, cette remarque s'impose naturellement. Encore fallait-il le penser et oser l'écrire.

L'informatique est la science du traitement automatisé de l'information. Elle vise à concevoir, formaliser et mettre en œuvre des processus, souvent complexes ou répétitifs, de manière systématique. Les résultats sont fiables et reproductibles.

La génération de texte, quel que soient le langage employé, fait appel à des programmes exploitant des corpus de données où l'information est présente de manière non structurée et non hiérarchisée. L'utilisateur conçoit des processus, souvent rapides ou simples, qui visent à générer des résultats de manière peu formelle. Les résultats sont généralement approximatifs, aléatoires et inconstants.

La différence est flagrante

L'utilisation de l'aléa dans le fonctionnement des programmes de génération peut être contrôlée, et ainsi améliorer la reproductibilité. Mais la représentation de l'information extraite des corpus d'entraînement reste un sujet de recherche académique très actif.

La génération est utile comme brique destinée à des usages très spécifiques, par exemple pour construire des interfaces homme-machine souples, en utilisant le langage naturel - ou dans des cas pathologiques.

L'engouement pour la genAI n'est donc pas lié à un usage classique et raisonné de cette technologie. Il n'a pas de justification technique. Or la bulle d'intérêt est massive, malgré un taux d'adoption faible (source : Internet).

L’engouement démesuré pour l’IA générative repose sur des mécanismes psychologiques

Les décideurs ont été légitimement bluffés, voire abasourdis, par les performances de ChatGPT. Ils ont ainsi voulu en voir partout, pour remplacer efficacement ces satanés humains au cerveau mou et lent. Les lectures politiques, économiques et sociales de ce mouvement sont triviales et attendues. C'est dans l'air du temps : puisque l'informatique automatise et remplace une partie du travail humain, pourquoi s'arrêter au moment où ces nouveaux outils montrent des performances qui semblent humaines, voire surhumaines ? La question est, elle aussi, légitime.

Cet effet est connu et documenté. Asimiler de manière inconsciente le comportement d'un ordinateur à celui d'un être humain, et croire ce qu'écrit un programme sur un écran a un nom : l'effet ELIZA.

Ça ne fonctionne pas.
C'est évidemment une erreur.

Au commencement était le Verbe
et le Verbe était auprès de Dieu
et le Verbe était Dieu. Prologue de l'Évangile selon Jean

Le lien est évident.


Thomas


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